« Si l’on fait confiance aux gens, si l’on croit en eux, si on les met en situation d’apprendre par eux-mêmes, alors presque tout est possible, ils peuvent apprendre beaucoup et vite. »
Cette affirmation est signée Bertrand Schwartz, l’un des pères fondateurs de la formation pour les adultes. Son approche sera constamment celle de l’apprentissage par la mise en situation professionnelle.
Cette conviction est aussi la nôtre : chaque mission nous permet de vérifier l’Intérêt de proposer à nos salariés de relever le défi que constitue une prise de poste dans un nouvel environnement. Tous ceux qui y parviennent, la plupart en fait, sont légitimement fiers de gagner ainsi la confiance et l’estime de leurs collègues comme de leurs responsables.
Nos conseillers sont les témoins privilégiés autant que les acteurs du retour de la confiance en soi que procure une expérience réussie. C’est le début d’une reconstruction professionnelle mais aussi personnelle et sociale indispensable à un repositionnement durable dans une société où le travail demeure une valeur centrale.
Il y a dix ans encore, les services à la personne constituaient, pour les personnes peu qualifiées et en difficulté, la principale voie du retour à l’emploi. Désormais, ce sont les entreprises qui en sont le lieu principal.
Entre-temps, le législateur a créé le dispositif de la clause sociale, donnant aux acheteurs (publics et privés) la possibilité de réserver expressément à l’insertion par l’activité économique une part des heures de travail inscrites dans un marché. Cette disposition, aujourd’hui souvent utilisée par les acheteurs publics, a permis d’attribuer des millions d’heures à tous ces publics en chômage de longue durée. Et les taux de retour effectif à l’emploi sont élevés, plus de 70% voire au-delà de 80%, qui confirment l’intérêt de ce dispositif.
Or, les entreprises privées, invitées à faire la démonstration de leur engagement sociétal via la RSE, n’utilisent guère cette disposition de manière proactive, alors que, contraintes par un appel d’offres public, elles y répondent et toujours à leur grande satisfaction.
Après la crise sanitaire actuelle, qui conduira à réexaminer nos pratiques, sauront-elles trouver avantage à se saisir de cet outil qui bénéficie à la fois à la collectivité, et aux salariés que nos organisations aident à reprendre pied sur le marché du travail ?
AVRIL 2020
Alain Cougard
Président